Alouqa est un étalon de 22 ans originaire de l'île Ouest. Habitant de l'île, il est également messager au sein de sa harde.
En bon messager, l'une des plus impressionnantes capacités d'Alouqa est sa mémoire. Une sorte de bouquin sans début ni fin, qui retient absolument TOUT. Et il ne le fait pas exprès. C'est une espèce de surdoué, en quelque sorte. Il peut vous ressortir, au mot près, une phrase sans aucune importance que avez prononcé il y a des années de ça, ou décrire, de mémoire, le visage d'une personne croisée une seule fois, au milieu d'une foule indistincte. C'est assez surprenant, et surtout pratique pour son rang. Avec lui, vous pouvez être tranquille, le message ne sera jamais oublié, mais au contraire répété jusque dans le moindre de ses détails. En matière de communication, c'est est une valeur sûre.
À part ça, Alouqa est un cheval posé, intelligent, courtois. Il s'exprime dans un langage châtié, et fait toujours preuve de diplomatie. Ressentant peu d'émotions, il est difficile de l'atteindre vraiment, comme si cela le protégeait du monde extérieur. C'est pourquoi observer un poulain jouer ne lui fera pas plus d'effet que de regarder un cheval agoniser dans un bain de sang. Il éprouvera tout au plus un léger dégoût (le sang, ça fait des tâches, les enfants, ce sont des tâches), et un léger mépris pour la faiblesse de ces deux créatures. Incapable de faire preuve d'une empathie sincère, il ne ressent rien de pareil à la joie, à la colère, à l'envie, mais plutôt de la satisfaction, de l'agacement, et un vague intérêt pour quelque chose ou quelqu'un. Il méprise très facilement, Alouqa, et peu importe que ce soit envers les dieux, ses supérieurs, les autres habitants ou les Vagabonds. Son approche avec ce qui l'entoure est distante, froide, médicale. Il réfléchit, observe, étudie. Il aime comprendre. Les interactions sociales et les relations, telles que l'amitié ou l'amour, l'intéressent tout particulièrement. Les émotions en général, également. La tristesse, la surprise qui ne se traduisent chez lui que par une pointe de déception ou un léger étonnement. Il perçoit le monde à travers un épais brouillard, et ça le frustre énormément. C'est bien la seule chose qu'il peut pleinement ressentir. Petit, il était seul, isolé. En grandissant, à force d'étudier les comportements de ses camarades, il a fini par se monter de toutes pièces une personnalité bien plus sympathique, mais totalement fictive : celle à laquelle sa harde, et à peu près tous les chevaux qu'il croise, font face. Il simule la bienveillance, la gentillesse, la droiture d'esprit. (Et dire qu'il lui arrive régulièrement d'écrabouiller sans pitié des nuées d'insectes, voire même des rongeurs et autres petites bêtes clouées au sol, pour essayer de ressentir quelque chose...) On peut donc dire de lui qu'il est manipulateur, se faisant passer pour l'ami des un et des autres alors que ce n'est que par pur intérêt scientifique, et pour rester un minimum intégré à sa harde.
Une des rares choses à l'intéresser réellement, c'est le fait de s'instruire. Apprendre sur les plantes, les animaux, la vie, les dieux, la culture. Une véritable éponge. Alouqa voudrait connaître toutes les histoires, légendes et mythes qui entourent les Îles. C'est bien le seul truc auquel il porte un peu d'amour sincère.